Depuis plusieurs années, mon engagement professionnel m’amène à côtoyer tous les jours des gens en quête d’une vie meilleure et ce, dans toutes les dimensions impliquant une vie heureuse et épanouie. J’ai donc lu avec intérêt dans La Tribune du 24 décembre, la vision de la député Christine Labrie sur les changements de stratégies à adopter afin de lutter en amont contre la pauvreté.

Je suis souvent confronté à un sentiment d’impuissance face aux grandes difficultés vécues par plusieurs. Le constat interpellant qui en ressort, c’est que contrairement à ce que l’on pourrait croire, les causes de la pauvreté ne se trouvent pas à l’extérieur d’un individu mais elles se situent davantage dans la valeur propre qu’il s’accorde, à son niveau d’estime personnelle, à sa capacité à faire de meilleurs choix de vie. Donnez les meilleures conditions de vie à une personne qui ne se sent pas méritoire et vous observerez la rapidité à laquelle elle dilapidera ses avoirs.

Le sujet de la pauvreté est sensible, tout comme celui de la richesse. Je crois qu’il est possible de saluer le travail et le grand dévouement des ressources ayant une mission d’aide de dépannage temporaire tout en reconnaissant que comme collectivité, nous avons un rôle important à jouer dans les changements systémiques sociaux nécessaires pour améliorer la qualité de vie durable des personnes plus vulnérables.

Il y a de l’espoir et des solutions à notre portée. La première disposition consiste à augmenter collectivement notre seuil d’intolérance vis-à-vis l’option de pauvreté. Pour certaines personnes, la pauvreté est devenue un mode vie. Certains ont une croyance bien ancrée que le bonheur n’est pas pour eux.

Tant que nous maintiendrons principalement nos énergies et nos ressources afin de tenter d’atténuer les conséquences apparentes de la pauvreté, il nous faudra toujours prévoir une importante indexation de l’aide offerte à chaque année. Tout comme l’exemple du père qui apprend à son fils à pêcher plutôt que lui remettre le poisson, nous avons la responsabilité collective de repenser nos stratégies de soutien, notre charité.

Tout axe d’intervention et d’action visant à permettre à la personne vulnérable d’être habitée par un nouveau rôle que celui d’assisté social, de patient, de dépendant, d’handicapé, d’invalide est désormais à valoriser. Toute initiative qui procure à la personne un sentiment d’utilité et qui a pour effet de lui permettre de connecter à ses capacités et à son plein potentiel est une nouvelle base sur laquelle bâtir et envisager une nouvelle réalité de vie.

David Caron, Directeur général du Groupe Probex

2 Réponses à “Lettre d’opinion du DG du Groupe Probex”

  1. Tout à fait en accord avec vous M. Caron..une belle dose de sagesse.

  2. C’est intéressant de lire la position du DG de Probex, et des Maisons Monchénou. C’est à partir de la réalité vécue qu’il prend la parole et son expérience lui permet un regard lucide et pertinent sur les causes réelles de la pauvreté. Se libérer de préjugés coriaces envers les plus démunis est une première solution. Les Maisons Monchénou ont développé une manière de vivre qui est sans comparaison avec les formules habituelles issues des gouvernements. Et c’est une formule gagnante où chaque personne se sent valorisée. Merci beaucoup David. Yvon R. Théroux.

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