En cette Semaine nationale de sensibilisation de la santé mentale, nous sommes heureux de vous offrir le témoignage de Tom Néron, l’un de nos stagiaires et résidants.
Notre organisation a pour mission de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des gens, de façon durable. Pour ce faire, nous portons une attention particulière aux facteurs déterminants de l’épanouissement humain!
« J’ai toujours aimé la poésie. Dans ma tendre enfance, j’ai été émerveillé par la poésie de la clarté du jour entrant par ma fenêtre, comme si le ciel peignait de son pinceau bleu des traces de lumière sur mon lit et sur mon visage.
Plus tard, ce sont les magnifiques paysages hivernaux de ma ville natale nordique qui m’ont charmé. Ensuite, j’ai été subjugué par la beauté poétique des églises catholiques et enfin, c’est tout l’univers de la littérature française qui a constellé mon esprit. Particulièrement, la poésie des grands écrivains classiques, romantiques et symboliques. Ça se passait au secondaire; je découvrais Baudelaire, Hugo, Rimbaud, Verlaine.
Cette passion pour la poésie est toujours restée. Aujourd’hui adulte dans la quarantaine, je me passionne pour la poétesse Anna de Noailles et en feuilletant notamment Racine, j’ai appris à imiter du mieux que je le puis la prosodie classique afin d’écrire mes propres petits poèmes.
Avec un diagnostic de schizophrénie et ayant vécu de grands drames dans les dernières décennies et devant lutter sans fin pour ne pas sombrer dans mon passé, j’ai tenu bon grâce à l’aide salvatrice du Groupe Probex. Le Programme de participation citoyenne a changé ma vie et m’a mis sur une pente ascendante qui me mène à l’accomplissement de soi et au bonheur.
Je travaille à Orford Musique, j’ai des responsabilités à la maison la Passerelle de Monchénou là où j’habite et j’ai une vie sociale remplie de sorties et d’activités. J’adore les intervenant(e)s du Groupe Probex et je côtoie là-bas des stagiaires fantastiques.
Je vais également à l’église dans une paroisse catholique et suis comblé spirituellement. Je n’ai plus la nostalgie de ma ville natale. Je suis bien au temps présent, là où je suis ici à Sherbrooke. Je fais peu à peu la paix avec mon passé douloureux.
Je suis heureux de vous présenter, dans le cadre de la semaine de la santé mentale, un poème que j’ai écrit et qui, je l’espère, vous gardera plein d’espoir face à l’avenir et vous inondera de lumière. Comme quoi il est toujours possible de guérir, de s’accomplir et de réaliser ses rêves. »
Tom Néron
Les Mathématiques
Désormais, ô ma fée, parlant d’infinitude,
Je reverrai vraiment ma triple certitude,
Bien avant de te faire un ovale et joyeux
Vœu, par l’addition de nos deux cœurs soyeux
En un logarithmique et carré mariage,
Bien avant d’épouser ton sein rond et volage.
Car oui, multipliant notre amour d’or, sans fin
Nous soustrairions l’autre exposant, puisqu’enfin
Nous aurions toujours la vie matricielle.
Cependant, intégrale et différentielle,
Ton imaginative âme est en désamour,
Car elle a refusé mon numéro glamour !
Soit, à vivre au milieu d’un Infini gris nombre,
Je te dirai tout bas, dans la plane pénombre:
« Mathématiquement, ce n’est pas l’équation
– Chiffres de ton amour – de vectorisation ! »